ALBERT BALL

Albert Ball, le loup solitaire, était au jour de sa mort le principal AS allié avec 44 victoires. Né a Nottingham le 14 août 1896, fils d'un agent immobilier prospère, il a juste 18 ans quand il s'engage dans l'armée britannique au tout début de la guerre. Rapidement promu second lieutenant, il est affecté à la formation des nouvelles recrues. Cette fonction ne lui plait guère. Il veut de l'action. En juin 1915, il décide de prendre des cours de pilotage.

Affecté au 9 Squadron (réserve), il reçoit ses ailes le 22 janvier 1916. Le 18 février il est enfin envoyé en France, à Morieux, dans la Somme avec le 13 Squadron. Il pilote un BE2c, biplace de reconnaissance, commence à imaginer et dessiner ses premiers plans et prend goût aux missions en solitaire.

Albert Ball arrive à SAVY le 7 mai 1916 au sein du 11 Squadron. Il y découvre le BB NIEUPORT, avion de chasse minuscule qui, dans ses mains, se révèle une arme redoutable. Sitôt arrivé, il écrit à ses parents en se plaignant de l'habitation qui lui a été attribuée dans le village. Il préfère rester sous une tente à côté de son avion, puis se construit une cabane confortable auprès du potager qu'il aménage, à proximité, avec soin. C'est  ainsi qu'on le verra souvent courir vers son avion, en pyjama sous son manteau. C'est un loup solitaire qui préfère rester à l'écart de ses camarades, consacrant ses heures de repos à améliorer son appareil. Il joue du violon et écoute Schubert sur le phonogramme qu'il s'est acheté.

Il obtient sa première victoire sur un Bristol Scout le 16 mai 1916 puis forge sa légende sur le Nieuport A5173. Il se bat sans haine, seulement par devoir. Rien ne le rend plus triste que de voir tomber ses adversaires mais, écrit-il "vous savez c'est eux ou moi donc je dois le faire, il vaut mieux que ce soit l'un d'eux".

Après avoir été temporairement au 8 Squadron (une unité de reconnaissance),  il revient à la chasse pour son 20ème anniversaire, le 14 août 1916, toujours à SAVY, au sein du 60 Squadron. Il fait peindre en rouge le cône d'hélice de son propre appareil, un Nieuport 17, pour être mieux identifié. Avec 17 victoires, il est l'aviateur allié ayant obtenu le plus de victoires quand il regagne l'Angleterre, pour une quinzaine de jours, début septembre.

Revenu à SAVY le 15, il poursuit sa marche vers la gloire. Le 3 octobre, riche de 31 victoires, il est rappelé en Grande Bretagne. Des articles sur ses succès sont publiés tant en France qu'en Angleterre, il accède au grade de lieutenant et reçoit la "Distinguished Service Order" des mains mêmes du roi GEORGES V. Jusqu'en avril 1917, il parcourt son pays pour contribuer à la formation des jeunes recrues et améliorer le matériel. Il reçoit encore plusieurs distinctions au palais de Buckingham.

Le 19 février 1917 il est fait citoyen d'honneur de sa ville natale et rencontre à cette occasion James MCCUDDEN et Billy BISHOP. Le 25 mars il se fiance avec la jeune FLORA YOUNG.

Las de l'inactivité et des mondanités, il prend le commandement du 56 Squadron au début d'avril. Il n'est guère enchanté de son nouvel appareil, le SE5, et obtient l'autorisation de conserver son Nieuport. C'est sur ces deux appareils qu'il s'engage dans la bataille d'Arras, du 9 avril au 16 mai, période appelée à juste titre, par l'aviation britannique, le "bloody april". Le 56 squadron doit fournir la couverture aérienne de DOUAI et CAMBRAI.

Le 6 mai 1917 à 19h 30, BALL abat un Albatros sur son cher Nieuport. Ce sera sa 44ème et dernière victime.

Le soir du 7 mai un duel s'engage entre le 56 Squadron emmené par BALL dans un SE5 et l'escadrille allemande  "Jasta 11" commandée, en l'absence de son frère MANFRED, par LOTHAR VON RICHTOFFEN, . Sans réelle visibilité, l'appareil de BALL émerge des nuages sur le dos puis s'écrase à la corne d'un bois près de la maison de Cécile Deloffre, une habitante d' ANNOEULIN. Quand la jeune infirmière arrive sur les lieux, le pilote ouvre les yeux quelques secondes, mais Albert Ball s'éteint dans ses bras.

Les Allemands attribuent la victoire à Lothar Von Richtoffen, mais les circonstances ne prouvent pas cette hypothèse. Le pilote ne souffre d'aucune blessure par balle et son appareil n'est pas endommagé par le feu ennemi. Alors? s'agit-il d'une défaillance mécanique? d'une imprudence du pilote trop confiant?

Décoré à titre posthume de la Victoria Cross et de la croix de chevalier de la légion d'honneur, une foule immense vient lui rendre hommage lors d'une cérémonie commémorative. ALBERT BALL repose au cimetière Allemand d'ANNOEULIN, un monument marque l'endroit de son crash et le collège d'ANNOEULIN porte son nom.

               

BALL à SAVY                                                                                            Capitaine au 60 Squadron

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